Scritti

L’hétérogénéité des écrits ici réunis, incluant un entretien, des notes de programme, des communications, des chroniques et des articles de presse, vise d’une part à éclairer les différentes étapes du parcours artistique du compositeur, d’autre part à livrer sa lecture de l’histoire de la musique occidentale et des principaux protagonistes de celle-ci. 

Trois parties articulent ce volume. La première, intitulée « Chroniques militantes », est constituée d’articles que le compositeur a rédigés pour le quotidien de gauche L’Unità, dont il a été le critique musical de 1958 à 1966. La deuxième partie (« Les thèmes du compositeur ») réunit des études sur l’acte compositionnel et ses enjeux : l’écoute, l’interprétation, la notation, l’espace, le rapport de la musique au texte, etc. Elle se clôt sur des notes concernant trois œuvres d’envergure de son catalogue (Per Massimiliano Robespierre, Masse: Omaggio a Edgar Varèse et Doktor Faustus) et sur un entretien avec Antonio De Lisa. Dans la troisième partie, Manzoni nous livre à la fois des portraits de compositeurs, dont Monteverdi, Beethoven, Mahler, Webern, Nono, et des analyses d’œuvres (La Main heureuse de Schoenberg, Wozzeck de Berg, Capricci de Malipiero, etc.).

Dans ce vaste recueil, une attention particulière doit être portée à certains textes, non repris par les anthologies ultérieures : une lettre au directeur de L’Unità, datant de 1955 (p. 5-7), où le compositeur (âgé à l’époque de vingt-trois ans) insiste sur l’importance de l’éducation musicale au sein de la société italienne ; un court article, intitulé « L’océan du son » (p. 83-84), qui résume bien les principaux axes de sa poétique ; des mémoires (« Un maître : Gino Contilli », p. 245-252) à propos de son professeur de composition, à qui il doit sa vocation.

La publication de Scritti est suivie de trois autres anthologies (Tradizione e utopia, Écrits et Musica e progetto civile), preuve que les écrits de Manzoni ont suscité un intérêt certain.

Pietro MILLI

03/06/2018