Erreurs sur la musique dans l'Encyclopédie

Publié sans nom d’auteur en 1755, ce volume reprend le propos exposé précédemment par Rameau, de façon synthétique, dans les Observations sur notre instinct pour la musique, en développant un commentaire critique détaillé de six des articles rédigés par Jean-Jacques Rousseau pour les premiers volumes de l’Encyclopédie dirigée par Diderot et d’Alembert (articles « Accompagnement », « Accord », « Cadence », « Chœur », « Chromatique », « Dissonance »). Un complément paraîtra avec nom d’auteur l’année suivante, sous le titre Suite des Erreurs sur la Musique dans l’Encyclopédie (article « Enharmonique »). Concluant de façon récurrente à l’incompétence du rédacteur, Rameau détaille sa critique envers les approximations, omissions, contradictions d’un article à l’autre… contenues dans le texte encyclopédique. La théorie ramellienne du « corps sonore » induisant la préséance de l’harmonie sur la mélodie est opposée aux explications de Rousseau dès le début du volume (« Accompagnement », p. 3) et demeure sous-jacente à la plupart des démonstrations ou analyses critiques (notamment : « Accompagnement », p. 44- 46 ; « Dissonance », p. 100-101, 105-107, 110-116 [114-120]. Rameau élargit la lecture critique des propos de Rousseau à ce que celui-ci avait écrit dans sa Lettre sur la musique française, notamment au sujet des vertus du style italien (« Accompagnement », p. 5, 13-15, 24-27, 39),  ou de la notion, vide à ses yeux, d’ « Unité de mélodie » (« Accompagnement », p. 35). À l’article « Accord », Rameau passe au crible la Table proposée par Rousseau, notamment en matière de renversements (accords « dérivés »), ou d’accords dissonants, dits « par supposition » (p. 75-89).