Per Massimiliano Robespierre
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L’idée de ce livre est née au moment de l’élaboration de Per Massimiliano Robespierre, scènes musicales en deux temps de Giacomo Manzoni, créées au Teatro Comunale de Bologne le 12 avril 1975. Sa finalité est d’« expliquer et de motiver les raisons, voire les ambitions, d’une œuvre pour le théâtre » (p. 5), par le biais de textes de différente nature : livret de l’œuvre, notes d’intention, témoignages, articles musicologiques et historiographiques, discours de Robespierre...
Après une courte préface, on découvre le livret, fondé sur l’alternance entre scènes et « parcours » et constitué d’un montage de citations, traduites en italien, de textes de Robespierre et d’autres auteurs (Marat, Olympe de Gouges, Schopenhauer, Balzac, Michelet, Le Bon, Anouilh...). Figurent à la fin de ce livret les sources de ces textes, qui ont été ordonnés par Manzoni, avec la collaboration de Luigi Pestalozza et de Virginio Puecher. Manzoni a signé aussi un article ‒ en réalité une sorte de longue note d’intention ‒ qui a été traduit en français dans Écrits. Il s’y interroge, suivant une perspective marxiste, sur le rapport entre musique, engagement et public, tout en illustrant les choix esthétiques qui ont été pris dans cette œuvre (représentation du personnage de Robespierre, organisation du livret, élaboration du matériau musical...). Concernant la contribution de Virginio Puecher, metteur en scène, elle porte moins sur Per Massimiliano Robespierre que sur sa conception du théâtre musical, où l’on reconnaît l’influence de Wagner, de Schoenberg et de Berg. Quelques portraits historiques de Robespierre, la partition de l’Hymne à l’Être suprême de François-Joseph Gossec (citée dans le « Parcours D ») et des photos de maquettes du décor précédent le court témoignage de Pino Spagnulo, sculpteur et scénographe. Ce dernier explique ici son utilisation de l’acier, matériau reflétant les sons, et sa gestion des formes, caractérisée par l’importance conférée aux espaces vides créés par des cubes. Il précise également que la « positivité historique » de Robespierre consiste, selon lui, « dans le fait d’avoir cru en l’extraordinaire force du peuple » (p. 68). Luigi Pestalozza aborde, quant à lui, des questions d’ordre musical et historique à la fois. Après avoir pris ses distances de certaines institutions et compositeurs, comme le Centre Beaubourg et Stockhausen, qui font à ses yeux les intérêts du capitalisme, le musicologue défend la démarche de Luigi Nono et de Manzoni, fondée sur un théâtre éminemment politique. Il cherche ensuite à montrer que Robespierre a été « le premier révolutionnaire antibourgeois » (p. 83) et qu’il a anticipé l’idée de démocratie du socialisme scientifique. La dernière contribution, de l’historien Rosario Villari, met en évidence le fait que la figure de Robespierre ne peut pas être considérée, dans le cadre de la Révolution française, comme une parenthèse entre la phase girondine et celle thermidorienne. Grâce à lui, la révolution aurait en effet cessé d’être une utopie pour devenir une science, dont les apports sont toujours présents dans la France contemporaine.
Dans les annexes, on peut consulter tout d’abord la première version du livret, rédigée par Virginio Puecher. Manzoni n’a retenu que quelques lignes de ce texte, dont le signification politique était peut-être trop explicite. Sont présentés ensuite vingt-cinq discours de Robespierre, prononcés entre 1791 et 1794, une lettre de H. G. Dulac au Comité de Sûreté Général, une chronologie de la vie de Robespierre, ainsi qu’une courte bibliographie. Ces documents permettent non seulement de situer Robespierre dans son époque, mais aussi de consulter dans leur intégralité certains textes cités dans le livret.
Si ce livre, désormais épuisé, n’aborde que très peu les aspects musicaux de Per Massimiliano Robespierre, il constitue tout de même une introduction intéressante à l’une des œuvres majeures de Manzoni et un témoignage pluriel de l’esthétique marxiste.
Pietro MILLI
18/06/2020
Table des matières
Premessa
Per Massimiliano Robespierre (livret)
Una musica per Robespierre (Giacomo Manzoni)
Regia, opera, teatro musicale (Virginio Puecher)
Testimonianza (Pino Spagnulo)
Per Massimiliano Robespierre: un teatro politico (Luigi Pestalozza)
Robespierre, una parentesi? (Rosario Villari)
APPENDICE
Prima stesura drammaturgica per servire all’elaborazione del libretto (Virginio Puecher)
Discorsi (Massimiliano Robespierre)
Lettera di H. G. Dulac al Comitato di Sicurezza Generale
Date essenziali della vita di Robespierre
Principali testi storici e biografici consultati su Robespierre
genre | Ecrit auto-analytiqueFiction (Livret)Recueil d'articles |
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éditeur | De Donato |
lieu d'édition | Bari |
années d'édition | 1975 |
nombre de pages | 252 |
langue originale | italien |
compositeur | |
auteur |