Le Maître de clavecin pour l'accompagnement, méthode théorique et pratique
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LE MAITRE/ DE CLAVECIN/ Pour l'Accompagnement,/
Méthode Théorique et Pratique,/ qui conduit en très peu de tems à accompagner à livre ouvert. Avec des/ Leçons chantantes où les Accords sont notés pour faciliter l'Etude/ des Commençans. Ouvrage utile a ceux qui veulent/ parvenir à l'excelence de la Composition./ Le tout selon la Règle de l'Octave et de la Basse Fondamentale./ Par Michel CORRETTE/
Prix 9lt/ avec la Partition du Clavecin/
A Paris,/ chez l'Auteur, à l'entrée de la rue Montorgueil à la Croix d'Argent,/ Mr Bayard, rue St Honoré à la Règle d'Or,/ Mr Le Clerc, rue du Roule, à la Croix d'Or,/ Melle Castagnere, rue des Prouvaires à la Musique Royale./
Avec Privilège du Roy. M D C C L III.
90 p.
Réédition : 1775.
PROTOTIPES / contenant des leçons d'Accompagnemt par demandes et par reponses ;/ Pour Servir d'Addition au Livre intitulé le Maitre/ de Clavecin pour l'Accompagnement./ Avec des Sonates pour le Violon, la Flûte, le / Pardessus de Viole, où les accords sont notés/ sur la Basse pour guider les Commençans ; / ce qui dévoile les prétenduës difficultées/ de l'Accompagnement en moins de / six mois./
Date : 1754 (A.A.A.).
27 p.
La réalisation des basses continues, exigées en France depuis les Cantica sacra (1652) d’Henry Dumont, ne posait aucun problème aux clavecinistes et organistes professionnels. Mais les amateurs, de plus en plus nombreux, qui voulaient accompagner avaient besoin de posséder les clés pour y parvenir. On voit donc (sans compter les textes manuscrits, ou les sommaires conseils dans plusieurs ouvrages d’orgue et de clavecin) fleurir un nombre impressionnant de méthodes d’accompagnement : Dandrieu, 1719 – Rameau, 1722 et 1732 – Delair, 1723 – Gervais, 1735 – La Chapelle, 1736 – Pignolet de Montéclair, 1736 – Levens, 1743 – de Blainville, 1751, Estève, 1751 – De La Porte, 1753 – Serre, 1753). Corrette, qui s’est fait une brillante réputation de pédagogue par ses précédentes méthodes, ne pouvait manquer de s’y atteler de la manière la plus approfondie. Son érudition, sa connaissance des maîtres italiens, mais aussi anglais et allemands sont les garants de la hauteur de vue d’un auteur qui entend faire le point de la situation, alors que la fameuse guerre des Bouffons bat son plein.
La Préface du Maître de clavecin, souvent citée, dresse un tableau de l’évolution de la musique depuis l’arrivée de la musique italienne en France, et d’emblée l'auteur se situe au-delà des prises de position partisanes, comme l’annonce le titre de ce premier ouvrage. La Règle de l’octave, promue par Campion (1718) est une méthode simple : sur chaque degré de la gamme en montant et en descendant elle propose un accord et son chiffrage. Elle convient parfaitement aux musiques très tonales de l’époque. En 1722 le Traité de l’Harmonie de Rameau donne une explication rationnelle de la constitution des accords, ce qui simplifie encore la tâche. Désormais les accords de sixte (6) et de quarte et sixte (6/4) ne sont que les renversements d’un même accord à l’état fondamental. Corrette s’attachera à détailler tous les types d’accords et les chiffrages de leurs renversements. Il fait le pari que l’assimilation de la pratique de la règle de l’octave est le meilleur chemin pour accéder aux arcanes des nombreux accords dissonants et aux meilleures manières de les enchaîner.
Les derniers chapitres contiennent de précieux renseignements sur les différents clavecins, sur le choix de cordes (leurs couleurs, leurs tailles). S’ensuit une discussion sur la manière d’accorder les orgues et les clavecins selon plusieurs auteurs depuis le père Mersenne. Corrette expose d’abord la procédure à suivre pour obtenir un tempérament inégal, avec la quinte du loup (sol#-ré#). Puis il propose un accord avec un tempérament égal qui consiste à « diminuer toutes les quintes également d’un 1/12 de comma » (p. 87).
Le Maître de Clavecin (1753) et les Prototipes (1754) sont deux ouvrages indissociables. Si le premier livre contient tout le savoir théorique nécessaire à l’exercice de l’accompagnement, le second livre, Les Prototipes, répond aux questions de l’élève qui se heurte aux difficultés de la pratique. Il se présente comme un dialogue par demandes et réponses entre le maître et l’élève, et il renvoie précisément aux chapitres correspondants du Maître de clavecin.
La première édition des Prototipes se termine par deux sonates avec des chiffrages entièrement réalisés. En 1762, une seconde édition ajoute 4 nouvelles sonates, et l’édition de 1775 trois airs italiens de Pergolèse, de Galuppi et de Rinaldo di Capua : dans les deux premiers airs, le soprano est accompagné de deux violons et de la basse continue. Corrette ne réalise que les ritournelles instrumentales. Dans le troisième air, l’élève est supposé réussir à tout faire par lui-même.
On trouve à la fin de cette dernière édition des Prototipes un appendice intitulé : Pour accompagner la voix à la manière italienne où Corrette admire les cantatrices italiennes (sans les citer nommément), qui contrairement à l’enseignement de Rameau, ne remplissent pas tous les accords (4 doigts à la main droite), et vont même parfois jusqu’à seulement doubler la mélodie.
Corrette prône une grande souplesse, et l’emploi de 3 doigts à la main droite, comme il le fait lui-même dans les sonates données en exemples et il fait référence au Dictionnaire de Musique de Jean-Jacques Rousseau (Article Basse fondamentale). Une fois de plus Corrette se range nettement du côté des partisans de l’art italien.
Dans une note de bas de page, Corrette déplore que, lors de la création d’Iphigénie en Aulide en 1774, Gluck avait supprimé le clavecin. Le nombre assez important d’exemplaires qui nous sont parvenus donne à penser que ces deux livres ont été largement pratiqués.
Ré-éditions
Prototype/METHODE,/ pour l'accompagnemt du Clavecin ou l 'Orgue / par demandes et par réponses, pour servir/d'Addition au Livre intitulé le Maître de Clavecin./Avec des/ SONATES pour le Violon, la Flûte, le Pardessus/ de Viole, où les accords sont notés sur laBasse/ pour guider les Commençans;/Ce qui dévoile les pretendues difficultées de l'accompagnement/ en moins de six mois./ Plus une Métode pour transposer./
Date : 1762
45 p.
Prototype/ Pour servir d'Addition au Maître de Clavecin/
METHODE,/ Pour l'Accompagnement./ Par demandes et par réponses avec six / Sonates pour le Violon, la Flûte, ou la Pardessus/ de Viole, ou les les acords sont notés sur la Basse,/ pour guider les commençans, ce qui les/ conduit en très peu de tems à accompagner/ à livre ouvert./ Plus une Méthode facile pour transposer./ Nouvelle Edition/ Augmentée d'Ariettes Italiennes et la manière/ de les accompagner./
Date : 1775 (M.F., Oct. II).
Yves Jaffrès
10/10/2019
éditions numérisées | |
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genre | Méthode |
lieu d'édition | Paris |
années d'édition | 1753 |
nombre de pages | 90 |
langue originale | français |
compositeur |