Méthode théorique et pratique pour apprendre en peu de tems le violoncelle dans sa perfection 

Cette méthode est publiée en 1741, c’est-à-dire après la parution, l’année précédente, du pamphlet d’Hubert Le Blanc Défense de la basse de viole contre les entreprises du violon et les prétentions du violoncelle. Si Corrette évite de citer cet ouvrage, il est évident qu’il entend promouvoir le nouvel instrument (auquel il confie souvent dans son œuvre des parties intéressantes) : c’est le but d’une Préface de trois pages, où il préconise et justifie l’emploi du violoncelle pour la qualité de sa sonorité qui fait merveille à la fois dans la pratique de la basse continue (qui se réfère à la théorie ramiste de la résonance du corps sonore) et dans le jeu avec d’autres instruments, où elle se marie bien, en particulier avec la flûte et le violon.

Une première partie de six pages rappelle les principes élémentaires du solfège. Puis commence l’étude de la pratique de base du violoncelle (p. 7-24), couronnée par une série de leçons progressives qui aboutissent à une sonate pour deux violoncelles (p. 25-32).

Une dernière partie aborde les techniques plus élaborées : le démanché, l’étude des positions, de certains coups d’archet, de l’arpeggio, l’usage du pouce. Il explique comment on peut aisément passer de la viole au violoncelle. Le dernier chapitre prodigue des conseils sur le jeu dans un concert. Il s’agit donc d’un ouvrage très complet et d’une grande clarté.

Rééditée en 1761 (selon Fétis) et en 1783 (Annonces, Affiches et Avis divers, lundi 6 octobre, p. 2411), cette méthode de violoncelle a été la première et la seule en usage en France jusqu’en 1772, où paraissent celles de Cupis et de Cottu.

Yves JAFFRÈS

30/09/2019