L'Ecole d'Orphée, méthode pour apprendre facilement à jouer du violon dans le goût français et italien
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L'ECOLE D'ORPHEE/ Méthode/ pour apprendre facilement à joüer/ DU VIOLON/ Dans le goût Français et Italien ;/ Avec des Principes de Musique/ Et beaucoup de Leçons à I, et II Violons. /Ouvrage utile aux commençants et a ceux/ qui veulent parvenir à l'exécution/ des Sonates, Concerto, Pièces par accords/ Et Pièces a cordes Ravallées./ Composée/ Par MR CORRETTE./ Oeuvre XVIIIe./Prix 4 lt en blanc
Cette première méthode publiée par Michel Corrette répondait à une réelle attente du public. Rien n’existait en France, depuis les Principes de violon de Pierre Dupont, petite méthode de 15 pages publiée en 1718, sous la forme de demandes et réponses, comme dans la pédagogie héritée de la scolastique. Corrette entend d’emblée résoudre une des plus urgentes problématiques contemporaines, à savoir la question des goûts français et italien à l’instar de Couperin dans Les Goûts réunis (publiés en 1722).
Après un rappel des notions de solfège appelées « Principes », commence vraiment la méthode pour le violon (tenue du violon, de l’archet, les cordes et l’étendue de l’instrument). Sans plus de discours théorique - ce qui suppose que l’élève soit assisté de son maître -, on passe tout de suite à la pratique où, pour les tout premiers exercices, sont indiqués le nom des cordes, le doigté, et le coup d’archet.
L’ouvrage comporte ensuite deux parties bien distinctes, celle dans le goût français (p. 13-25) et celle dans le goût italien (p. 27-34). La musique française est en clé de sol 1ère ligne, et l’italienne en clé de sol 2ème ligne. Il faudra attendre 1760 pour que disparaisse complètement la clé de sol 1ère ligne. Chaque section présente une prudente progression des difficultés et se termine par deux œuvres en duo de Corrette lui-même : une Suite pour la partie française et une Sonate, pour bien en distinguer les particularités.
Toute la fin de l’ouvrage (p. 34 et sq.) est en clé de sol 2ème ligne. Il faut comprendre que Michel Corrette considère implicitement que le style italien doit être adopté dans la pratique musicale en France (et il ira même jusqu’à italianiser son nom en 1756, comme dans le titre de ses Sei Concerti pour clavier). Il donne des exercices de coups d’archets plus élaborés. La progression mentionne l’arpeggio, les doubles cordes, les positions élevées (jusqu’à la 7ème) et même la scordatura (cordes « ravallées ») avec un concerto pour violon seul, tout cela avec des exemples et des exercices de son cru. Il cite les Sonates pour violon et basse continue de son Œuvre I (malheureusement perdue), qui devait témoigner d’un niveau technique très avancé. Pour être complet, les dernières pages donnent une traduction des mots italiens les plus usités.
Ajoutons que l’auteur a pris soin de rendre son ouvrage attrayant par une présentation agréable : en plus d’un titre flatteur qui fait référence à la mythologie, il place son portrait en frontispice, et ses explications sont enrichies de schémas (du manche, de l’archet). Selon toute vraisemblance, L’Ecole d’Orphée a été la seule méthode de violon utilisée jusqu’à la traduction de celle de Geminiani, en 1752, qui était parue à Londres l’année précédente. Elle fut de surcroît rééditée en 1779.
Yves JAFFRÈS
02/10/2019
éditions numérisées | |
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genre | Méthode |
éditeur | L'Auteur, Mme Boivin, Le Clerc |
lieu d'édition | Paris |
années d'édition | 1738 |
nombre de pages | 43 |
langue originale | français |
compositeur |