Ecole buissonnière : Notes et souvenirs
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Le recueil École buissonnière : Notes et souvenirs est édité chez Pierre Laffite & Cie en 1913. Il est composé d’une sélection d’articles parus dans L’Écho de Paris en 1911 et 1912, complétés par des articles antérieurs, publiés dans d’autres journaux. Le sous-titre « Notes et souvenirs » a été donné par l’éditeur ; Saint-Saëns a accepté « pour faire plaisir à Pierre Laffite », mais aurait préféré le supprimer (Lettre à Jean Bonnerot, Hammam-R’Ihra, 23 décembre 1912). Saint-Saëns explique dans la préface n’avoir pas voulu se cantonner à des articles sur la musique et les musiciens, mais rassembler ici « des souvenirs, des croquis d’artistes célèbres, et des dissertations sur toute sorte de questions ». Un vagabondage intellectuel qui reflète bien son éclectisme et la diversité de ses centres d’intérêt.
Le volume comprend trente-sept articles rédigés entre 1904 et 1912, organisés en grands chapitres regroupant souvenirs, voyages, questions artistiques, musique religieuse, portraits, fantaisies scientifiques et variétés. Le Prince Albert Ier de Monaco en est le dédicataire.
L’étude de la correspondance entre Saint-Saëns et son secrétaire Jean Bonnerot prouve que le musicien avait dès l’origine l’intention de réunir ses articles en recueil. « S’il y a dans mon article des phrases mal venues, vous aurez la bonté de les souligner dans ce numéro du journal que je garderai et elles seront corrigées quand tout cela paraîtra en volume, ainsi que bien d’autres sans doute. » (Lettre à Jean Bonnerot, Arcachon, 31 mars 1912). Elle révèle aussi la minutie que met l’auteur à la relecture et le soin qu’il apporte à son style. Là encore, les modifications faites par Saint-Saëns, entre la première parution dans la presse et la constitution du recueil sont minimes et portent sur des questions de style, d’actualisation des temps de verbe et de correction du langage. La plupart des articles n’étant pas directement liés à un contexte d’actualité artistique et musicale, peu de modifications s’imposaient.
La presse se fait écho de la sortie de ce nouveau recueil d’articles, mais reproche à son auteur d’y avoir évacué bien rapidement la question de l’art contemporain, ainsi qu’il le justifie dans sa préface : « On n’y trouvera pas mon opinion, souvent demandée, sur une nouvelle École musicale connue de tout le monde et qu’il est inutile de désigner plus clairement. Cette opinion, je ne saurais la donner, car je n’en ai aucune à ce sujet. » ; mais il ne peut malgré tout s’empêcher dans cette courte préface de donner un coup de griffe au symbolisme. Questionné par la presse, car c’est précisément sur ce point que son opinion est attendue, il reviendra donc sur cette question dans un article intitulé « L’Évolution musicale », qu’il fait paraître dans L’Écho de Paris (4 mai 1913).
Contrairement au volume précédent, Portraits et Souvenirs, la parution d’École buissonnière est largement commentée. En 1913, Saint-Saëns est, depuis longtemps déjà, couronné des titres de « doyen de la musique française », et « d’illustre maître ». Qu’on la loue ou qu’on la critique, sa parole compte. Nombre de commentateurs mettent en avant la large culture de l’auteur, son érudition, son attrait pour les sciences, ses multiples centres d’intérêt et l’élégance de sa plume. Si les polémiques ne sont pas au premier plan, elles restent cependant sous-jacentes, et la critique esthétique affleure dans bien des articles. La parution du volume est donc un prétexte à une querelle entre anciens et modernes. Le grand âge de Saint-Saëns est un argument de choix pour les commentateurs qui néanmoins reconnaissent la « crânerie de son attitude combative » dans ce qu’ils estiment être un ultime combat d’arrière-garde. Les débats soulevés par la parution d’École buissonnière en 1913 dépassent de loin les sujets abordés dans l’ouvrage, et sont révélateurs des changements d’esthétique et de mentalités de cet immédiat avant-guerre.
Marie-Gabrielle SORET
14/04/2018
TABLE DES MATIERES
Avant-propos ; Souvenirs :
- « Souvenirs d’enfance », (S.I.M., 15.03.1912),
- « Leurs majestés », (L’Écho de Paris, 17.03.1912),
- « Histoire d’un opéra-comique », (L’Écho de Paris, 19.02.1911),
- « La salle de la rue Bergère », (L’Écho de Paris, 08.10.1911, reprise avec quelques modifications),
- « Le vieux Conservatoire », (L’Écho de Paris, 22.01.1911),
- « Victor Hugo », (L’Écho de Paris, 16.04.1911),
- « Louis Gallet », (L’Écho de Paris, 12.11.1911),
- « Les arènes de Béziers », (L’Écho de Paris, 12.07.1912),
Voyages :
- « Égypte », (L’Écho de Paris, 08.02.1912),
- « Algérie », (L’Écho de Paris, 24.12.1911, reprise avec modifications),
- « Cesena », (L’Écho de Paris 25.06, 24.09.1911),
Questions artistiques :
- « L’Histoire et la Légende dans le drame lyrique", (La Revue de Paris, 15.08.1909),
- « L’Anarchie musicale », (Le Courrier musical, 01.01.1911),
- « Le Chevalier vert », (L’Écho de Paris, 21.01.1912),
- « L’Art pour l’Art », (L’Écho de Paris, 31.03.1912),
- « L’Art décoratif », (L’Écho de Paris, 14.04.1912),
- « Science et Art populaires », (L’Écho de Paris, 30.04.1911),
Musique religieuse :
- « Musique religieuse », (Le Figaro, 07.05.1904),
- « L’Orgue », (L’Écho de Paris, 08.01.1911),
- « La prononciation du latin dans l’Eglise de France », (L’Écho de Paris, 26.05, 23.06.1912),
Portraits :
- « Joseph Haydn et les Sept paroles », (L’Écho de Paris, 07.01.1912),
- « Le Centenaire de Liszt à Heidelberg », (L’Écho de Paris, 29.10.1911),
- « Le Requiem de Berlioz », (L’Écho de Paris, 12.05.1912),
- « Pauline Viardot », (L’Écho de Paris, 05.02.1911),
- « Orphée », (L’Écho de Paris, 23.07, 06.08.1911, reprise avec modifications),
- « Delsarte », (L’Écho de Paris, 02.04.1911),
- « Seghers », (L’Écho de Paris, 28.05.1911),
- « Rossini », (L’Écho de Paris, 19.03.1911),
- « Jules Massenet », (L’Écho de Paris, 12.10.1912),
- « Meyerbeer », (L’Écho de Paris, 18.02, 03.03, 04.03.1912),
- « Jacques Offenbach », (L’Écho de Paris, 10.12.1911),
Fantaisies scientifiques :
- « Notre Avenir », (L’Écho de Paris, 05.03.1911),
- « Questions d’optique », (L’Écho de Paris, 22.10.1911),
- « Les Astres », (L’Écho de Paris, 11.06.1911),
- « Maïa », (L’Écho de Paris, 28.04.1912),
Variétés :
- « Les Peintres musiciens », (L’Écho de Paris, 14.05.1911),
- « Une petite page d’histoire », (L’Écho de Paris, 09.07.1911).
éditions numérisées | |
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genre | AutobiographieCritique Musicale |
éditeur | Pierre Lafitte |
lieu d'édition | Paris |
années d'édition | 1913 |
nombre de pages | 366 |
langue originale | français |
traductions | |
compositeur |