Introduction à l’étude de Parsifal de Wagner
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En 1927, d’Indy fut sollicité pour rédiger une étude sur Parsifal, destinée à la collection « Les chefs-d’œuvre de la musique expliqués » dirigée par Paul Landormy chez l’éditeur Paul Mellottée, à laquelle d’autres compositeurs musicographes comme Henri Collet, Julien Tiersot et Maurice Emmanuel avaient déjà contribué.
À sa disparition, il laissa l’ouvrage inachevé – on dit même qu'il y aurait travaillé le jour de sa mort (2 décembre 1931). Son ami Pierre de Bréville, qu’il avait chargé par testament de terminer ses œuvres demeurées « imparfaites », décida, d’accord avec les héritiers et éditeurs du musicien, de publier le texte tel quel, sans le compléter, d’où le titre d’Introduction qui lui fut donné lors de sa publication en 1937.
Le chapitre I consiste en une sorte de biographie, la plus développée que d’Indy ait consacrée à Wagner. L'auteur distingue dans la production wagnérienne trois « époques », conformément à sa théorie selon laquelle il en est ainsi chez « presque tous ceux des créateurs d’art dont la vie eut une durée normale » (p. 22). Il souligne ce qui dans les drames précédents de Wagner préfigure son œuvre ultime, évoque sa réception en France (dont il fut témoin) et redit sa conviction que son pamphlet Une Capitulation, objet de controverse entre les musiciens français, n’était nullement une insulte à l’égard de la France vaincue de 1871, mais « avant tout une critique […] des directeurs de théâtre allemands persistant […] à aller chercher en France l’aliment nécessaire à l’exploitation de leurs entreprises, au lieu de travailler à la création de foyers d’art dans leur propre patrie. » (p. 40-41).
Au chapitre II, d’Indy étudie les sources du poème de Parsifal, comparant en particulier le poème de Chrestien de Troyes, qui bénéficie « d’un merveilleux sentiment de la composition », et celui de Wolfram d’Eschenbach, œuvre « lourde et dépourvue de clarté » malgré ses « réelles beautés » (p. 64 et 66). Plus loin (chap. III), il se plaît à souligner les analogies du livret de Parsifal avec les poèmes dramatiques d’auteurs français comme Quinault et Flaubert (p. 100-103). Son récit de la création de Parsifal à Bayreuth en 1882, à laquelle il assistait, est naturellement nourri de ses souvenirs. Vient ensuite une charge contre la critique française, puis une évocation des premiers interprètes bayreuthiens de 1882 à 1894 (tableau, p. 90), jusqu’à ceux de la création française à l’Opéra en 1914.
Le chapitre III est incomplet : l’analyse du livret ne va pas au-delà du 1er acte. Quant à l’analyse musicale, absente et pour cause de l’ouvrage, elle se trouve sous une autre forme dans le Cours de composition musicale (3e livre, p. 174-185).
Dans son introduction, d’Indy projetait de « montrer quelle put être » l’influence de Parsifal « sur l’art contemporain » (p. 8), alors qu'à la même époque il aborde celle de « l'auteur de Parsifal » d'un point de vue général dans son Richard Wagner et son influence sur l'art musical français, publié en 1930. Sa mort l’aura empêché de procéder à ce dernier rappel de l'ascendant exercé par Wagner sur les musiciens de sa génération. Au seuil des années 1930, d'Indy fait presque figure de dernier militant wagnérien, en attendant qu'une nouvelle génération d'admirateurs ne prenne le relai, pour des raisons différentes. Lors de sa parution posthume, son dernier ouvrage semble être passé inaperçu.
Gilles SAINT ARROMAN
05/01/2018
TABLE DES MATIÈRES
Chapitre I : La Vie
1re Époque (d’Imitation)
2e Époque (de Floraison)
3e Époque (de Réflexion)
Chapitre II : La Genèse de l’Œuvre et sa destinée
I. Genèse de l’Œuvre
II. La première représentation
III. L’opinion de la critique
IV. Histoire de l’Œuvre
Chapitre III : Le Poème
I. Les sources du Poème
II. Analyse du Livret
Note de M. P. de Breville
genre | Essai |
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éditeur | Mellottée |
lieu d'édition | Paris |
années d'édition | 1937 |
nombre de pages | 115 |
langue originale | français |
compositeur |