Les Écrits de Paul Dukas sur la musique
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Cette première grande édition des écrits de Paul Dukas a été éditée en 1948 par Gustave Samazeuilh, un proche du compositeur. Le choix des cent douze articles (parmi près de quatre cents) est effectué par son épouse, Suzanne Pereyra-Dukas, dont le « but a été de mettre en évidence le cheminement de la pensée de Paul Dukas au contact des suggestions de l’actualité et de situer ainsi le lecteur dans l’ambiance de l’époque musicale […] » (p. 15-16).
Les chroniques sont présentées par ordre chronologique de 1892 à 1932 et témoignent de la diversité des sujets abordés par Dukas au fil de sa carrière. Ces sujets peuvent être d’ordre général : « La musique et la littérature » (p. 51-58), « La musique et l’originalité » (p.287-293) ou « Les notes et la musique » (p. 563-570) ; des hommages à certains compositeurs : Chabrier, Chausson, Verdi ou Monteverdi ; des comptes-rendus de concerts de musique ancienne, de musique de chambre ou symphonique. Cette anthologie reflète aussi la disposition particulière de Dukas pour l’opéra. Cinquante et un des cent trente sujets abordés traitent de musique lyrique. Les oeuvres contemporaines françaises dominent ainsi que les drames wagnériens, mais Dukas admire également Gluck, Rameau, Mozart et Beethoven.
Notons toutefois que certaines chroniques ont été tronquées pour ne conserver que le sujet essentiel, sans que cela ne soit spécifié. Par exemple, la critique de mars 1900 parue à La Revue hebdomadaire sous le titre de Louise (p. 479-486) de Charpentier ne conserve que ce qui a trait à cette œuvre, les dernières lignes consacrées au Lancelot de Joncières n’ont pas été reprises.
Les Écrits de Paul Dukas sur la musique est un ouvrage intéressant qui permet de saisir une partie importante de la pensée du compositeur et de l’activité musicale parisienne de l’époque. Mais cette vision reste parcellaire car, en choisissant des critiques d’œuvres appréciées voire admirées par Dukas, l’ouvrage dresse aussi le portrait d’un critique particulièrement bienveillant. Ainsi ses écrits les plus sévères sont oubliés, les œuvres de Massenet sont très peu représentées, celles de Bruneau étrangement absentes, des créations véristes qu’il exècre ne reste qu’un article sur La Tosca de Puccini, et beaucoup d’autres créations françaises peu estimées ont disparu. Ces articles sont pourtant tout aussi essentiels à la compréhension de l’esthétique de Paul Dukas.
Pauline Ritaine
08/02/2017