Joaquín Turina (1882-1949)
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L’évolution du compositeur sévillan Joaquín Turina (1882-1949) s’observe à travers sa musique et ses écrits, une documentation conservée par la Fundación Juan March (FJM). Il ressort des informations compilées sur le site de cette institution que l’ensemble documentaire légué par la famille du musicien fin 2003 s’organise en deux fonds archives : l’un musical et l’autre personnel. Dans le premier, nous trouvons un total de 349 partitions, autographes, non autographes et imprimées ; les textes manuscrits du musicien (commentaires, conférences, prologues, écrits personnels, catalogues) et des textes d’autres auteurs ; et plus de 200 notes de programmes. La seconde partie des archives, à caractère personnel, comprend trente-six journaux de grande valeur, avec tenues de compte, adresses et annotations quotidiennes, une nombreuse et riche correspondance, active comme passive ; environ 6000 photographies et cartes postales ; et treize albums de coupures de presse, comprenant des critiques de ou sur Turina. La FJM facilite également l’accès à ce contenu par l’intermédiaire d’un moteur de recherche, ou à partir des métadonnées suivantes : auteurs apparaissant dans la documentation que forme le legs ; œuvres musicales ; types de documents (où l’on trouve, par exemple, informations biographiques, dédicaces, exercices musicaux, études et hommages) ; personnes mentionnées dans ses écrits ; et une liste ample et diversifiée de thèmes et de lieux.
Au milieu de ce vaste legs, on localise deux œuvres théoriques de Turina : l’Enciclopedia abreviada de la música [Encyclopédie abrégée de la musique] (1917), fruit des enseignements qu’il a reçus à la Schola Cantorum, et le Tratado de composición musical [Traité de composition musicale] en deux volumes (1946 et 1950/1974, respectivement, avec un troisième tome inachevé, mais dont les esquisses peuvent être trouvées sur le site de la FJM), dans lequel il restructure et amplifie – grâce à l’expérience acquise au fil des ans – le contenu de son œuvre antérieure, abordant les problèmes essentiels de la création musicale du point de vue historique et pratique. Cette facette théorique est complétée par son activité de critique, un rôle peu connu mais qui mérite d’être redécouvert pour la valeur de certains textes qui ont su décrire, avec beaucoup de justesse la réalité kaléidoscopique qu’il devait vivre.
Turina débuta comme critique en 1910, quand Juan Carlos de Gortázar, directeur de la Revista Musical (Bilbao), lui proposa la correspondance parisienne en remplacement de M. Uribe qui, en raison de son âge, cessait cette activité à ce moment-là. Jusqu’en 1913, année où il retourna en Espagne, Turina envoya régulièrement à ce journal des nouvelles de Paris et des critiques musicales, rendant compte des principales manifestations artistiques de la capitale française. Il étendit cette facette de son activité à d’autres périodiques comme le journal madrilène Correspondencia de España [Correspondance d’Espagne], avec des articles parus sous le titre « Musicalerías ». À ce sujet, ses écrits personnels de 1926 apportent de nouvelles informations : le 12 avril, il « prit ses fonctions » comme critique à El Debate [Le Débat], et commença le jour suivant avec un concert de Carlos Sedano. Son arrivée dans l’équipe du journal est datée du 14 avril, à travers un portrait et une présentation mettant en valeur son bagage artistique, les succès accumulés, les diverses tendances qui agitaient le monde musical du moment et le mouvement de renouveau dans lequel s’inscrivent sa personne et son œuvre. Son premier article pour El Debate fut publié le 16 avril 1926 (« Musica. La Orquesta Sinfónica » [Musique. L’Orchestre Symphonique]) et sa collaboration s’est maintenue dans le temps jusqu’à ce que commence la Guerre Civile espagnole (1936-1939). Mais le musicien fut lié à plusieurs autres périodiques tout au long de sa vie, parmi lesquels on peut mentionner le journal Ya, où il publia pour la première fois le 7 juin 1939 (« Concierto de Sainz de la Maza » [Concert de Sainz de la Maza »]) et auquel il fut lié jusqu’au 23 février 1940 ; ou encore l’hebdomadaire Dígame, où il donna (quatre jours après son admission) son premier article le 27 février 1940 (« Disonancias musicales. Cubiles y la Sinfónica » [« Dissonances musicales. Cubiles et la Symphonie ») et où sa trajectoire de critique s’acheva le 30 novembre 1948 (« Un mar de canciones » [Une mer de chansons »]).
Durant les trente-huit ans qui s’écoulèrent entre sa première et sa dernière critique, le caractère affable et extraverti du musicien transparait toujours entre les lignes de ses articles, qui évitaient de blesser gratuitement et tendaient à mettre en avant les vertus de ses compagnons de route, toujours en cohérence avec ses principes. N’oublions pas que, en plus de sa constance dans le travail, ce qui caractérisa Turina ou Miguel Ardán (pseudonyme avec lequel il signe aussi, réincarnant ainsi le protagoniste du roman de Jules Verne De la terre à la lune) fut sa camaraderie et sa générosité.
En définitive, les écrits de Turina constituent une ressource d’une inestimable valeur : ils décrivent de manière très précise la réalité qu’il devait vivre et permettent de jeter une nouvelle lumière sur son œuvre et celle de ses contemporains. Ses nombreux textes mettent au jour les zones d’ombre du panorama musical et culturel de l’époque, tout en révélant les raisons pour lesquelles certaines trajectoires artistiques n'obtinrent pas la reconnaissance méritée, pour avoir été éclaboussées par des procès politiques et des partis pris idéologiques qui, parfois, façonnèrent une vision erronée qui finit par imprégner notre historiographie musicale.
Tatiana Aráez–Santiago
11/12/2019
Trad. Gabriel Navaridas
La evolución del compositor sevillano Joaquín Turina (1882–1949) se observa a través de su música y de sus escritos, una documentación custodiada por la Fundación Juan March (FJM). Como se desprende de la información recopilada en la web de esta institución, el fondo documental legado por la familia del músico a finales de 2003 se organiza en dos archivos: musical y personal. En el primero, localizamos un total de 349 partituras autógrafas, no autógrafas e impresas; textos manuscritos del músico (comentarios, conferencias, prólogos, escritos personales, catálogos) y de otros autores; y más de 200 programas de mano. El segundo de los archivos, de carácter personal, comprende treinta y seis diarios de gran valor, con anotaciones de cuentas, direcciones o referencias de su día a día; una numerosa y rica correspondencia epistolar, tanto escrita por Turina como dirigida hacia su persona; un archivo con cerca de 6000 fotografías y tarjetas; y trece álbumes de recortes de prensa, con críticas de Turina o que tratan sobre él. La FJM facilita, asimismo, el acceso a este contenido por medio de un buscador, o a partir de los siguientes índices: autores que aparecen en la documentación que conforma el legado; obras musicales; tipos documentales (donde localizamos, por ejemplo, información biográfica, dedicatorias, ejercicios musicales, estudios y homenajes); personas mencionadas a lo largo de sus escritos; y un amplio y diverso listado de temas y lugares.
Entre este vasto legado, localizamos dos obras teóricas de Turina: Enciclopedia abreviada de la música (1917), fruto de sus enseñanzas en la Schola Cantorum, y Tratado de composición musical en dos volúmenes (1946 y 1950/1974, respectivamente, con un tercer tomo que no llegó a finalizar, pero cuyo boceto puede cotejarse en la web de la FJM), en los que reestructuró y amplió –con la perspectiva de los años– el contenido de su obra anterior, abordando los problemas esenciales en la creación musical desde el punto de vista histórico y práctico. Esta faceta teórica la complementó con su vertiente como crítico, un papel apenas destacado pero que merece ser reconocido por el valor de unos textos que supieron describir, muy acertadamente, la realidad poliédrica que le tocó vivir.
Turina comenzó como crítico en 1910, cuando Juan Carlos de Gortázar, director de la Revista Musical (Bilbao), le propuso la corresponsalía en París sustituyendo así al señor Uribe que, por razones de edad, cesaba en esas fechas. Hasta 1913, año en el que regresó a España, Turina remitió rigurosamente sus críticas musicales divulgativas a esta publicación, dando cuenta de las principales manifestaciones artísticas de la capital francesa. Amplió esta faceta a otros periódicos como el diario madrileño titulado Correspondencia de España, con artículos enmarcados bajo el epígrafe «Musicalerías». En esta línea, sus escritos personales de 1926 aportan nuevos datos: el día 12 de abril «tomó posesión» como crítico en El Debate, comenzando al día siguiente con un concierto de Carlos Sedano. Su entrada en plantilla se dio a conocer el 14 de abril, mediante un retrato y una presentación que destacaba su bagaje artístico, los éxitos acumulados, las diversas tendencias que agitaban el campo musical del momento y el movimiento de renovación en el que su figura y obra se enmarcaban. Su primer artículo en El Debate fue publicado el 16 de abril de 1926 («Música. La Orquesta Sinfónica») y su colaboración se mantuvo en el tiempo hasta el estallido de la Guerra Civil española (1936–1939). Pero el músico estuvo vinculado a varios periódicos más en el transcurso de su vida, entre los cuales podemos mencionar el diario Ya, donde publicó por primera vez el 7 de junio de 1939 («Concierto de Sainz de la Maza») y al que estuvo ligado hasta el 23 de febrero de 1940, o el semanal Dígame, donde ofreció (cuatro días después de su ingreso) su primer artículo el 27 de febrero de 1940 («Disonancias musicales. Cubiles y la Sinfónica») y en el que culminó su trayectoria como crítico el 30 de noviembre de 1948 («Un mar de canciones»).
Durante los treinta y ocho años que transcurrieron entre su primera y última crítica, el carácter afable y extrovertido del músico brilló siempre entre las líneas de unas críticas que evitaron hacer daño gratuito y tendieron a resaltar las virtudes de sus compañeros de profesión, siendo siempre consecuente con sus principios. No olvidemos que, además de su constancia en el trabajo, lo que caracterizó a Turina o Miguel Ardán (pseudónimo con el que también firmaba, reencarnando así al protagonista de la novela De la tierra a la luna de Julio Verne) fue su compañerismo y generosidad.
En definitiva, los escritos de Turina se convierten en una fuente de incuestionable valor, pues describen de manera muy acertada la realidad que le tocó vivir y permiten redefinir y plantear nuevas visiones en torno a su obra y la de sus coetáneos. Sus numerosas líneas arrojan luz y despejan incógnitas sobre el panorama musical y cultural de la época, al tiempo que desvelan las razones por las que determinadas trayectorias artísticas no obtuvieron el reconocimiento merecido, salpicadas, en ocasiones, por juicios políticos y dictámenes de gran peso que, a la postre, configuraron una visión distorsionada que terminó calando en nuestra historiografía musical.
Pour aller plus loin :
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ARÁEZ SANTIAGO, Tatiana, «París y su influencia en la configuración del lenguaje andalucista de Joaquín Turina», Música y construcción de identidades: poéticas, diálogos y utopías en Latinoamérica y España, Madrid, SEdeM y Universidad Complutense, 2018, p. 179–194.
ARÁEZ SANTIAGO, Tatiana, «Manuel de Falla a través de los escritos de Joaquín Turina: el músico como ejemplo de “misticismo cañí”», El amor brujo, metáfora de la modernidad: estudios en torno a Manuel de Falla y la música española del siglo XX, Madrid–Granada, Centro de Documentación de Música y Danza–INAEM/Fundación Archivo Manuel de Falla, 2017, p. 559–582.
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prénom | Joaquín |
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nom | Turina |
année de naissance | 1882 |
année de décès | 1949 |
identique à | https://data.bnf.fr/13900603/joaquin_turina/ |