André Hodeir (1921-2011)

André Hodeir manifeste un goût précoce pour l’écriture. Convalescent, il met ses années de sanatorium (1938-1942) à profit pour écrire ses premiers articles, publiés dans L’Écho des étudiants de René Barjavel, entre 1941 et 1944 (près de 70 articles, aussi bien sur le jazz que sur l’actualité de la création symphonique ou lyrique). Son rythme de publication s’intensifie dès lors pendant deux décennies, que ce soit dans des périodiques musicaux (Images musicales, 1945-1947 ; Disques, 1948-1954 ; Musica, 1954-1956), dans des revues spécialisées sur le jazz (en particulier Jazz Hot, dont il est rédacteur en chef entre 1947 et 1951 et dans lequel il publie plus de 200 articles au long des années 1940 et 1950 – et d’innombrables chroniques de disques), ou encore dans des hebdomadaires culturels (Paris-Comoedia, 1952-1954 ; Arts, 1955-1958). On repère encore des textes épars dans Combat, Les Temps modernes, Esprit, dans la revue du Domaine musical, dans les naissants Cahiers du jazz de Lucien Malson, mais aussi aux États-Unis dans les pages de Down Beat, The Saturday Review ou Evergreen Review.

Parallèlement à ces écrits dans la presse, qui l’imposent – aux côtés de Boris Vian, Charles Delaunay ou Franck Ténot – comme un partisan du « jazz moderne » qu’est alors le be-bop, Hodeir se distingue rapidement par ses ouvrages. Sa production commence par deux livres de jeunesse vite reniés (Le Jazz cet inconnu, 1945 ; Introduction à la musique de jazz, 1948) car sous emprise de son premier mentor Hugues Panassié. Guidés par une visée assez académique (genres, styles, écoles, périodes, instruments, etc.), ces ballons d’essai laissent place à un premier grand livre, Hommes et problèmes du jazz (1954), dont la réflexion analytique fait immédiatement connaître son auteur en France (où le livre s’assortit d’un pamphlet contre Panassié – La Religion du jazz) et aux États-Unis (où le livre paraît en 1956, titré Jazz, Its Evolution and Essence). Traduit en cinq langues (anglais, suédois, polonais, roumain, italien), cet ouvrage, régulièrement réédité, demeure le plus connu et le plus influent de son auteur sur le jazz. Un deuxième livre en 1962, Toward Jazz, matérialise le passage à une réflexion beaucoup plus esthétique – qui occasionne quelques controverses américaines mais qui reste peu perçue de ses contemporains français car il faut attendre 1984 pour que le volume, en partie repris sous le titre de Jazzistiques, rende la mutation du regard hodeirien accessible aux lecteurs francophones.

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prénomAndré
nomHodeir
année de naissance1921
année de décès2011

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235 résultats

 

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