Louis Aubert (1877-1968)
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Les écrits de Louis Aubert représentent plusieurs centaines de pages : quelques écrits privés, un très grand nombre d’articles pour la presse, des contributions à des ouvrages collectifs, ainsi que la co-rédaction d’un ouvrage, L'Orchestre, rédigé avec Marcel Landowski. Dans ce volume, Aubert, souvent considéré comme un maître-orchestrateur, laisse un témoignage d’une grande valeur sur sa connaissance de l’orchestre, même si devant ce document rédigé à quatre mains, on ne peut pas vraiment juger lequel des deux auteurs a rédigé quelles parties. On doit cependant le corpus le plus large de sa production « littéraire » au métier de critique que Louis Aubert a exercé durant de nombreuses années, un aspect de sa production qui demeure largement méconnu et qui reste à interroger.
Deux articles ont été recensés avant 1925 dans le Courrier Musical (no 1, 21 janvier 1921, p. 6 ; no 18, 15 novembre 1921, p. 297). De la même manière, trois articles ont pu être identifiés pour la période se situant après 1940 : le premier dans la revue L’Information musicale en date du 22 octobre 1943 (no 129), un autre publié le 23 février 1949 dans le journal Opéra, et un dernier sous forme d’hommage à Florent Schmitt dans le Journal des J.M.F. du 4 octobre 1950 (ces occurrences laissent toutefois supposer qu’Aubert a pu poursuivre régulièrement son activité après la Seconde Guerre mondiale). En revanche, plus de 700 articles publiés entre 1925 et 1939 ont d’ores et déjà été inventoriés, d’autres sont en cours d’identification. En 1925 et 1926, il écrit pour la revue Musique et Théâtre, ainsi que pour la Revue Pleyel. De 1926 à 1930, il publie au sein de Paris-Soir et du Courrier musical. Enfin à partir de 1930, il rejoint le quotidien Le Journal pour lequel il écrira de manière ininterrompue jusqu’au 1er août 1939, tout en rédigeant ponctuellement pour L’Art musical. Sa collaboration avec Le Journal est la plus longue et la plus riche de ce compositeur, avec pas moins de 630 articles. Dans ces écrits, Louis Aubert rend compte de l’activité musicale des sociétés de concerts parisiennes et des théâtres. Il livre une analyse critique des œuvres entendues, mais s’intéresse également à la direction d’orchestre, à l’activité des orphéons de province, aux concours du Conservatoire, aux nouvelles technologies, au café-concert, entre autres. Il rend aussi hommage à plusieurs de ses contemporains disparus (Alfred Bruneau, Paul Dukas, Henri Duparc, Maurice Emmanuel, Vincent d’Indy, Gabriel Pierné, Maurice Ravel, Albert Roussel). Henri Barraud écrit à propos des articles publiés au Journal : « Il est grand dommage que la presse d’après-guerre n’ait point su tirer l’expérience du passé. On ferait des articles des critiques qu’[Aubert] a données au Journal entre les deux guerres, une anthologie de la vie musicale dont la clairvoyance, la sagesse et l’honnêteté, nous font aujourd’hui cruellement défaut. Quoi qu’il en soit, cette activité qui appartient à l’histoire d’avant-guerre complète la physionomie d’un artiste complet » (Henri Barraud, Fonds Louis Aubert, département musique, BnF, s.l.n.d.). Dans ses articles, Louis Aubert se pose en éclaireur guidant le lecteur dans la compréhension des enjeux esthétiques, stylistiques et éducatifs de l’entre-deux-guerres et laisse par la même occasion entrevoir sa propre sensibilité, empreinte d’éclectisme. L’analyse de ces sources met au jour un nouvel aspect de la personnalité de Louis Aubert, celui d’« auteur », et éclaire d’un regard nouveau la carrière de l’artiste.
Louis Aubert a également contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Il livre ainsi des « Souvenirs » dans Cinquante ans de musique française publié en 1925, ainsi que ceux relatifs à son maître Gabriel Fauré dans Les Musiciens célèbres en 1946. Louis Aubert rend également hommage à son éditeur, Jacques Durand, dans un opuscule intitulé Jacques Durand – In Memoriam en 1938. Il livre « Quelques réflexions sur la musique française contemporaine » dans Almanach de la musique, publié sous la direction d’Éric Sarnette en 1951. Il contribue aussi à Prestige de la danse (Charles Portal, 1953).
À l’occasion de son élection au fauteuil vacant dans la section de composition musicale de l’Académie des Beaux-Arts suite au décès de Gustave Charpentier, Louis Aubert rédige un éloge de son prédécesseur qui fit l’objet d’une publication par l’Institut sous le titre Notice sur la vie et les travaux de Gustave Charpentier (1860-1956).
Dans le domaine des écrits privés, il laisse en revanche relativement peu de correspondance. Seules quelques lettres conservées dans le fonds Aubert de la BnF et dans les archives familiales, ainsi que dans des collections particulières, ont pu être repérées. Elles sont en général très brèves, voire expéditives, comme en témoignent les six lettres d’Aubert conservées dans les archives familiales des descendants de Maurice Emmanuel (« Louis Aubert : Six lettres inédites à Maurice Emmanuel », présentation et annotations de Ludovic Florin, Euterpe, Les Amis de la Musique Française, 2014).
Ludovic FLORIN et Jessie GERBAUD
10/09/2020
prénom | Louis |
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nom | Aubert |
année de naissance | 1877 |
année de décès | 1968 |
identique à | https://data.bnf.fr/fr/13890957/louis_aubert/ |