Frédéric Chopin (1810-1849)

Contrairement à Liszt, Berlioz, Schumann et Wagner, ses contemporains, Chopin n’a pas signé le moindre article de presse dans quelque domaine que ce soit. D’ordre humanitaire, social, religieux ou artistique, la prise de position publique n’était pas son affaire ; tout au plus lui arrivait-il d’émettre fugitivement une opinion politique ou esthétique dans tel salon ou réunion d’artiste. Quant à la question de la Pologne martyrisée, c’est dans sa création et ses improvisations qu’il affirmait ses convictions patriotiques. Quand Lenz écrit au lendemain de la guerre franco-prussienne : « Chopin a été l’unique pianiste politique : il jouait la Pologne, il mettait en musique la Pologne », c’est en barde qu’il le dépeint au sein d’une société louis-philipparde jugée décadente.

Chopin ne semble pas avoir été grand lecteur : c’est qu’on a lu pour lui, autour de lui. Vive sensibilité, intelligence aiguisée et sagace, l’adolescent a été placé au carrefour de littérateurs, poètes, critiques, professeurs varsoviens qui ont fait son éducation et formé son jugement. De même a-t-il fréquenté à Paris les esprits les plus brillants de la Grande Emigration regroupée autour du prince Adam Czartoryski, comme aussi de personnalités qui s’appellent Balzac, Heine, Custine, Delacroix, sans oublier George Sand : elle lui lisait chaque jour les feuillets de la veille. Hormis l’esquisse d’une méthode pour piano, dont il ne reste que douze feuillets, le corpus des écrits de Chopin concerne donc exclusivement sa correspondance privée.

Jean-Jacques EIGELDINGER

25/02/2018

prénomFrédéric
nomChopin
année de naissance1810
année de décès1849
identique àhttp://data.bnf.fr/13892469/frederic_chopin/

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