E.L.T. (Édouard Léon Théodore) Mesens (1903-1971)

Combattif, Mesens poursuit deux objectifs dans son travail de critique : faire connaître la musique moderne et critiquer les institutions et personnalités musicales établies. Il écrit des chroniques sur tout type de musique contemporaine (musique sérieuse, jazz, chanson, …), dans différentes revues littéraires belges entre 1922 et juillet 1924. Ensuite, il est rédacteur en chef de la revue belge Music entre 1925 et 1927. Durant cette période, il écrit dix-sept articles (sur les vingt-sept que compte sa liste d’écrits relatifs à la musique). Finalement, à l’issue d’une conférence qu’il donne en mars 1926, et au cours de laquelle il est vivement critiqué pour son manque de mesure et de jugement compétent, il abandonne la carrière de compositeur et critique et se reconvertit alors définitivement dans le domaine de l’art surréaliste en tant que galeriste et collagiste.

Dans ses articles critiques, E.L.T Mesens n’hésite pas à se laisser aller à quelques fantaisies littéraires, peut-être sous l’influence de ses amis surréalistes. Il exprime souvent ses avis de manière partiale et péremptoire, voire intéressée. Wangermée (Mesens, 1998, p. 65-66) souligne d’ailleurs qu’un nombre important des articles de Mesens valorisent largement son réseau d’amis musiciens (Karel Albert, Paul Magritte), ses maîtres (Paul Gilson), les compositeurs qu’il prend pour modèle (Satie, Auric, Milhaud), de jeunes musiciens dont il partage les idées (Maxime Jacob par exemple), ainsi que les interprètes de ses œuvres (Evelyne Brélia, Marcelle Meyer).

Hadrien SPINETTE

19/04/2017