Metodo mui facilissimo para aprender a tañer la guitarra a lo Español

Le traité de Briçeno introduit un nouveau système sténographique de notation pour guitare espagnole, que l’on désigne aujourd’hui sous le terme de « castillan », et qui partage certaines caractéristiques à la fois avec l’alfabeto italien et le système « catalan » de Joan Carles Amat (Guitarra española y vandola, en dos maneras de guitarra castellana y cathalana de cinco órdenes, Barcelone, 596). L’apport théorique de Briçeño se résume à un court apparat explicatif. Le corpus central de l’ouvrage est constitué d’un recueil de pièces de musique de danses espanoles (españoleta, villano, chacona, zarabanda, hachas), parfois vocales, avec texte en espagnol. L’apparat théorique est constitué d’une simple table descriptive de son système (« Los puntos o aquerdos de la guitarra »). Il présente une tablature française contenant seize accords avec leur chiffres (ou symboles) correspondants, commentée par un simple sous-titre : « Estos son los aquerdos mas neçesarios para cantar y tañer. Y por que en nuestro libro no quede nada olvidado segun la horden de mostrar pondre a qui un metodo para aprender a templar la Guitarra » (f. 4v).

L’interprétation de la tablature de Briçeño a fait l’objet de nombreuses discussions, notamment concernant de l’accord de la guitare qu’il propose. Hélène Charnassé (« À propos d’un récent article sur la méthode pour la guitare de Luis Briçeño », Revue de Musicologie, VII, 1967, p. 204-207) est la première musicologue à avoir fourni un éclaircissement sur cette question, à la suite d'un article de José Castro Escudero (« La méthode pour la guitare de Luis Briceño », Revue de Musicologie, 51/2, 1965, p. 138). Ce système de notation est appliqué par Briçeño aux pièces de musique qu’il propose (f. 5v-24r) : les signes sont superposés au texte et, en cas de musique vocale, aucune mélodie n’est noté. Le rythme est indiqué par deux seules figures, la ronde et la blanche, éventuellement suivies d’un point ; ni lignes, ni barres de mesures n’y apparaissent.

Francesca MIGNOGNA

30/01/2020