Nuova inventione d'Intavolatura per sonare li balletti sopra la chitarra Spagniuola, senza numeri e note; per mezzo della quale da se stesso ogn‘uno senza maestro potrà imparare.
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Publié à Florence par Christofano Marescotti en 1606 et destiné à un public amateur, le manuel de Girolamo Montesardo intitulé Nuova inventione d’intavolatura per sonare i balletti sopra la chitarra spagniuola est le premier écrit à contenir le système de notation dit alfabeto, un système sténographique qui, comme le système de chiffres de Joan Carles Amat (Guitarra Española de cinco ordenes, Lérida, Viuda Anglada y Andres Lorenço, [1596]), fait correspondre un signe à chaque combinaison harmonique : autrement dit, les accords sont symbolisés par des lettres de l'alphabet. Dans la note aux lecteurs (fol. 3r), l’auteur déclare avoir personnellement inventé ce système de notation sans notes ni chiffres, en faisant ainsi plaisir à un grand nombre de gentilshommes qui lui demandaient une méthode simple pour apprendre à jouer la guitare. Cependant, Montesardo pourrait ici entendre être l’inventeur non pas de l’alfabeto, mais seulement du système de notation rythmique que lui est associé ; cela est confirmé par l’existence de manuscrits antérieurs à Montesardo où apparaît l’alfabeto (I-Fn Ms. Magl. XIX 30, f° 2v-3v et I-Bc Ms. Q. 34, f° 94v).
L'alfabeto est expliqué dans la Prima regola (fol. 3v), à l’aide d’une tablature italienne de guitare à cinq chœurs où sont représentés vingt-sept accords et les lettres correspondantes, ainsi que quelques signes complémentaires. Cette démonstration est suivie par des observations instrumentales essentiellement stylistiques sur les passacaglie (Regola seconda, fol. 4r), la description du système de notation rythmique employé (Regola Terza, fol. 4v) et des notions techniques concernant la guitare espagnole (fol. 5r-6v) ; une dernière note sur le jeu de la passacaglia (fol. 6v) précède l’anthologie commentée de danses notées en alfabeto (p. 1-45).
Le système de notation de Montesardo est très accessible pour un amateur : il se constitue d’une ligne, au-dessus et au-dessous de laquelle se trouvent les lettres de l’alfabeto, chacune correspondant à un accord ; la position et le type de caractère de ces dernières déterminent le rythme et le mode de jeu des cordes. Dans la deuxième partie de l’ouvrage, après avoir présenté une passacaille transposée sur toutes les lettres de l’alfabeto, Montesardo remarque que le nombre des transpositions possibles avant de revenir au ton de départ est limité, en reconnaissant ainsi, indirectement, l’équivalence des renversements ; en même temps, il désigne le « ton » de chaque « transposition » avec la lettre correspondant au premier accord (par exemple, « sopra l’A»). Après quelques exemples de transpositions, Montesardo explique que chaque lecteur pourra procéder, de manière autonome, à une transposition sur les autres lettres (p.17-28). Pour certaines danses, il ne manque pas de préciser que seules certaines transpositions sont d’usage commun ou, dans d’autres cas, que certaines transpositions sont impossibles.
Même si aucune autre édition de cet ouvrage ne semble avoir existé, son importance sur l’évolution de la notation ainsi que de l'harmonie est très grande : en Italie, l’alfabeto devient l’outil de prédilection pour l’accompagnement de la monodie à la guitare au point que, entre 1610 et 1650, en Italie seulement, ont été publiés pas moins de 100 recueils comprenant l’accompagnement noté en alfabeto.
Francesca MIGNOGNA
30/01/2020
éditions numérisées | |
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genre | Méthode |
éditeur | Christofano Marescotti |
lieu d'édition | Firenze |
années d'édition | 1606 |
nombre de pages | [12] + 45 |
langue originale | italien |
compositeur |