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Corpus d’écrits publiés en ligne par DictécoParallèlement à la base de données (références bibliographiques d’écrits de compositeurs et compositrices) et au dictionnaire (notices consacrées aux présentations synthétiques de leurs écrits et/ou de leurs ouvrages), Dictéco est également un espace de publication en ligne (corpus d'écrits et/ou documents d’archives inédits). Ces publications, en accès libre, répondent à tous les critères de l’édition scientifique. La liste suivante permet d'accéder aux corpus les plus conséquents.
1. Edition de la Correspondance entre le compositeur Louis-Albert Bourgault-Ducoudray et le philologue Emile-Louis Burnouf par Peter Asimov : "Des airs que j'ai rapportés de Grèce". Lettres de Bourgault-Ducoudray à Émile-Louis Burnouf (1874-1899), transcrites, éditées et annotées par Peter Asimov, dans Dictéco - Dictionnaire des écrits de compositeurs, sous la direction scientifique de Valérie Dufour, 2021 (dernière modification Décembre 2021). Parmi les personnalités que Bourgault-Ducoudray a fréquenté lors de son séjour à l’école Française d’Athènes en 1874-75, la rencontre avec Émile-Louis Burnouf (1827-1901) a été déterminante pour sa carrière musicale et intellectuelle. Ces quatre-vingts lettres adressées par le compositeur au philologue, conservées dans le Fonds Émile Burnouf de la Bibliothèque de lettres et de sciences humaines et sociales de l’Université de Lorraine, à Nancy, sont éditées ici pour la première fois. L’édition de Peter Asimov offre une contribution importante à la compréhension des réseaux sociaux et intellectuels de l'hellénisme musical en France et de la musicologie naissante. Rendue librement disponible ici, l’édition des lettres transcrites et annotées en français, est accompagnée d'une préface bilingue.
Publications générales relatives aux écrits de compositeurs et compositricesÉtat de la recherche Les écrits de compositeurs ont connu une impressionnante inflation durant les quatre derniers siècles. Si à l’époque ancienne, certes à des degrés divers, les compositeurs ne cessent de s’expliquer à travers préfaces, libelles, traités, le XIXe siècle consacre pour sa part, avec l’avènement de l’ère médiatique, la figure du musicien-critique et littérateur, sur le modèle de Berlioz, de Liszt, de Schumann et de Wagner. Au point qu’une œuvre littéraire, protéiforme, surgit souvent parallèlement à l’œuvre musicale, celle-ci entretenant avec celle-là des rapports complexes mais passionnants à interroger. Au XXe siècle, les compositeurs systématisent encore le recours à l’écrit, à la faveur de maints ouvrages, articles, entretiens, notes de concerts et notices diverses : comme si la musique – qui pourtant « va sans dire », selon la fameuse formule de Jankelevitch – ne discourait plus par elle-même, et que le verbal fût devenu le pendant nécessaire du musical. L’implication régulière des compositeurs dans des espaces rédactionnels variés s’explique historiquement et contextuellement de diverses façons : intrication croissante de la création musicale et de la subjectivité depuis la Renaissance ; volonté de réfléchir sur sa pratique, de tenir un discours sur son art ou d’intellectualiser les œuvres en les inscrivant dans un propos théorique ; souci de rehausser la musique dans la hiérarchie des beaux-arts ou de la hisser à un niveau quasi philosophique ; tentative de faire parler la musique, de lui donner du sens, de guider son écoute et sa réception ; nécessité matérielle de prendre la plume pour gagner sa vie en collaborant à divers journaux ; souci pédagogique vis-à-vis du public ; conscience accrue, notamment au XXe siècle, que l’écrit peut aussi contribuer à achever l’œuvre musicale en la conduisant vers son essence même. De ces motivations disparates découlent des enjeux diversifiés : directement liés à des questions biographiques, artistiques et esthétiques, les écrits de compositeurs gagnent souvent une dimension éthique, politique et historique (ils éclairent l’inscription du musicien dans son époque, engagent ce dernier au sein des débats intellectuels contemporains), sociologique (ils témoignent des réseaux de sociabilité, interrogent le statut du musicien en son temps), ou encore médiatique (ils permettent de révéler la façon dont un compositeur construit tout à la fois sa carrière, son image, et la réception même de ses œuvres). Face à cette matière très riche, la musicologie a entrepris un travail de prise en considération systématique de ce corpus spécifique. Dès la fin du XIXe siècle ont paru des recueils de correspondances et des volumes rassemblant les articles théoriques ou critiques publiés de façon éparse dans revues et journaux, et en France comme à l’étranger, des éditions scientifiques d’écrits de compositeurs ont commencé à voir le jour au cours du XXe siècle. En dépit du caractère encore lacunaire des éditions critiques disponibles, la musicologie a commencé à tirer profit de ces sources spécifiques, qu’elle les étudie comme un corpus autonome, ou bien en relation avec l’œuvre musicale des compositeurs considérés. Voici quelques jalons scientifiques récents de cette prise en considération plus systématique des écrits de compositeurs.
Bibliographie générale Michel Duchesneau, Valérie Dufour et Marie-Hélène Benoit-Otis (dir.), Écrits de compositeurs : une autorité en questions, Paris, Vrin, 2013, 437 p. Nicolas Donin et Laurent Feneyrou (dir.), Théories de la composition musicale au XXe siècle, Lyon, Symétrie, 2013, 1840 p. Laurence Brogniez et Valérie Dufour (dir.), Entretiens d’artistes. Poétique et pratiques, Paris, Vrin, 2016, 267 p. Timothée Picard (dir.), La Critique musicale au XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2020, 1564 p. Emmanuel Reibel (dir.), Écrits de compositeurs et espaces médiatiques, numéro thématique de la Revue musicale OICRM, vol. 7 n°1 (2020).
Sites Médias 19 - http://www.medias19.org/ Music Criticism Network - https://www.music-criticism.com/ France : Musiques, cultures 1789-1918 - http://www.fmc.ac.uk/ Journal of Music Criticism - https://www.luigiboccherini.org/2021/08/12/journal-of-music-criticism-5-2021/
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